L’échappée Belle 2016, « Le trail le plus dur de France »
Le 26 août 2016, deux P'tits Moteurs, Maxime Dupuis et Franck Perrodo, se sont lancés un nouveau défi : L’échappée belle 2016. Un trail de 144km avec plus de 11000m de D+ reliant Vizille (Isère) à Aiguebelle (73), traversant le massif de la Belledonne du nord au sud.
Comme le montre le descriptif ci-dessous, ce superbe parcours est un véritable parcours de montagne russe (Près de 30 lacs de montagne et 15 cols à plus de 2000m, un sommet à 2980m et 40km consécutifs au-dessus de 2000m). En résumé, magnifique mais très dur.
L’objectif premier est de finir cette course et de pouvoir faire sonner la cloche d’arrivée, le tout en moins de 55h ! 55h, cela annonce déjà la difficulté de la course, autant de temps que pour terminer le GRP mais avec 20km de moins... Louche mais nonobstant ces indications, ils sont partis le 26 août à 6h le sourire aux lèvres comme les 548 autres coureurs.(500 en solo + 50 équipes en duo).
Pour y arriver, cette course permet d’être accompagné par des « Pacers » (Accompagnateur version française) à partir du 63km. Pour assurer cette tâche, Laure Brunet et Jérôme Gourdeau ont accepté cette mission. S’ils avaient su la réalité de la course, peut-être auraient-ils réfléchi par deux fois avant d’accepter. Mais pour Maxime et Franck, ce fut une aide précieuse et une motivation supplémentaire pour terminer. Il était hors de question de les planter sauf si les serres fils les rattrapaient.
Franck nous raconte :
Nous finissons les deux premières étapes ensemble soit 28 km mais commence pour moi les premières difficultés (début de crampe, difficulté à manger). Nos regards se croisent et il n'y a pas besoin de mot pour comprendre que nous allons en baver pour le reste de la course. J’indique à Max de faire sa course car pour ma part je suis obligé de me mettre en mode éco. Sage décision qui ne m’a ni empêché d’avoir une superbe crampe au niveau de la cuisse et de presque de m’évanouir tant la douleur est aigüe, ni de déraper d’un rocher d’une hauteur d’1m50 juste avant le ravitaillement du 38 km (10h30 de course). Il en résulte juste l’ongle du pouce abimé mais aussi et surtout une grosse frayeur !
Décision est prise à ce moment-là de manger, de beaucoup se reposer et de contacter Nathy pour me remotiver. Le trail est la seule course où on peut passer d’un état pitoyable à un état d’euphorie, je l'ai encore vérifié cette fois-ci. Grâce à la rencontre d’un parisien et d’un belge, j’arrive à 3h00 à la base de vie (63km – 22h) à 1h de la barrière horaire. Impossible de dormir car je dois me changer et manger. Max est reparti juste avant mon arrivée. J’ai des informations par SMS en provenance de Laure. En résumé, cette première partie de course, ce sont des cailloux, encore des cailloux et rien que des cailloux... Pour un scientifique, c’est minéral. La preuve en photo.
Je n’ai jamais fait une course aussi ardue car traverser des cols de pierrier en pierrier, c’est tout sauf une partie de plaisir, je pense que Max ne me contredira pas. Samedi matin, nous entamons une autre difficulté, le col de Moretan (1500m de D+ en une seule fois) surnommé Marmiton car c’est plus facile à se rappeler. La descente se résume à une corde tirée sur 800m pour franchir un névé et une arête. Chute et rechute sur la neige. Que du bonheur !
Après une nuit sans dormir, le soleil revient encore plus chaud et avant que nous n'arrivions à la deuxième base de vie (Super Collet – 98km) il nous écrase totalement dans une montée de 700m D+ sans ombre. Nos corps n'attendent qu’une chose, arriver au prochain ravitaillement pour avoir un peu d’ombre et surtout la compagnie de nos Pacers. Laure et Jérôme sont eux, frais comme des gardons. J’ai réussi à rejoindre Max et nous partons tous les 4 pour les 47 derniers kilomètres. Là ce n’est que du plaisir, ça chambre, rigole et nous entraîne tranquillement vers notre deuxième nuit.
Nous échappons de peu à un orage lors de la montée au col d'Arpingon et nous le voyons éclairer la nuit dans le vallon suivant. C’est beau lorsque l’on n’est pas en-dessous. La nuit est longue et je ne rêve que d’un lit. Ecrasé par la fatigue je réalise une sieste de 3’ surveillé par Jérôme qui me requinque totalement pour atteindre le refuge de Val Pelouse. Malheureusement pas un seul lit de disponible, nous essayons de dormir comme nous pouvons
Il reste encore 16 km avant de rejoindre le dernier ravitaillement qui sera entrecoupé de siestes flash, de mal aux pieds, de fatigue morale mais grâce à nos deux accompagnateurs, nous y arrivons à 7h00 après plus de 6h de marche.
Max passe aux soins pour remettre ses pieds en états et moi je vais dormir 15’.
Ces deux évènement nous boostent et nous permettent de finir comme des flèches à l’arrivée malgré quelques hallucinations. Nous gagnons 20 places sur cette portion pour finir :
142 DUPUIS Maxime Les Ptits moteurs SE H 54 « 52:12:26 » 24:46:03 FRA (France)
144 PERRODO Franck Les Ptits Moteurs V1 H 59 « 52:13:25 » 24:47:02 FRA (France)
Nous sommes heureux car finishers sur une course où seulement 159 coureurs terminent (68 % d’abandon).
Cette course fut dure mais également sublime car partagée à 4. Merci beaucoup à Laure et Jérôme pour nous avoir permis de finir. Ils nous auront accompagnés durant 17h et auront également fait une nuit blanche. C’est aussi un peu leur victoire et rien que pour cela cette course restera un excellent souvenir.
Merci à nos familles respectives d’avoir pu nous laisser préparer cette course exigeante et nous avoir soutenu tout le long. Sans vous, difficile d’atteindre nos rêves.